2020, Actualités, Ethnobotanique

Budget participatif du Conseil départemental 64

Il est temps de voter pour notre projet ! C’est parti !

  • 1. Tout d’abord, je m’inscris sur le site du budget participatif du département 64
  • 2. Je reçois un e-mail pour confirmer mon adresse.
  • 3. Puis, je clique sur l’onglet « Voter » et je choisis le projet du CLAB en rentrant la référence : 1-209
  • 4. Je dois aussi voter pour deux autres projets qui me tiennent à coeur et si possible je les choisis dans un autre canton que le nôtre, (canton d’Ouzom et Rives du Neez) pour mettre toutes les chances de notre côté…
  • 5. Quand j’ai choisi mes 3 projets, je reçois un mail sur ma messagerie personnelle pour confirmer mes choix et le tour est joué ! Parfois le mail peut se trouver dans la boîte des indésirables.

Quand les plantes racontent l’histoire des hommes, c’est tout un monde insoupçonné qui s’offre aux visiteurs. Depuis la nuit des temps, la relation des plantes et des hommes est étroitement liée, pour le meilleur comme pour le pire !

Les plantes ont accompagné l’homme dans sa vie et pour sa survie : elles l’ont nourri, vêtu, soigné, chauffé… Elles ont permis la fabrication d’outils, d’objets en vannerie ou d’instruments de musique… Elles ont rythmé leurs vies au fil des saisons dans un perpétuel recommencement. Considérées comme divinités dans des temps ancestraux, la tradition populaire leur conférait également des pouvoirs protégeant contre les catastrophes naturelles et les effets maléfiques des sorciers… Souvent stratégiques pour nourrir l’humanité, quelquefois au centre de conflits, elles ont écrit l’histoire de nombreux peuples.

De nos jours, l’homme moderne restreint sa relation aux plantes à la fonction vivrière, médicale et industrielle. Notre société matérialiste a pris le dessus et a fait tomber dans l’oubli cette union sacrée. Les détenteurs de ces savoirs millénaires se font de plus en plus rares. Si rien n’est fait, c’est tout un pan de notre patrimoine culturel et territorial qui va disparaître en silence.

Cela fait deux ans à présent que notre association le Conservatoire des Légumes Anciens du Béarn a choisi de tout mettre en œuvre pour sauvegarder ces connaissances et les mettre à disposition du public. Pour cela, elle a créé au jardin-verger d’Assat, un pôle ethnobotanique permettant à chacun de découvrir et d’apprécier cette relation plantes-hommes via des visites guidées, des fiches explicatives ou lors de conférences à thèmes qu’elle propose.

Les visites guidées transportent les visiteurs dans la « 3ème dimension ». Les pieds sur terre, ils ressortent la tête pleine d’images, de contes et d’histoires qui les font voyager, qui suscitent leur curiosité, qui les relient à leurs propres racines. Désormais éveillés par cette manière de se connecter au végétal, ils ne regarderont plus leur jardin et les plantes de la même façon. Connaître l’histoire des plantes, c’est s’approprier l’histoire du monde et de sa région !

Et non, les plantes ne sont pas aussi végétatives qu’elles ne le paraissent !

Le jardin-verger d’Assat se prête admirablement bien à cette approche atypique des plantes. La biodiversité végétale, généreuse et prolifique, y est omniprésente et on n’y compte pas moins de 500 espèces. Le site est un ravissement pour tous les sens. Quand on vient au jardin-verger, qu’on soit bénévole, visiteur, amateur ou connaisseur, on en repart avec le sentiment d’avoir à la fois enrichi ses connaissances et découvert un site merveilleux.

C’est ce qui nous a fait prendre conscience que le jardin-verger, les visites guidées et les conférences devaient devenir accessibles à toutes et à tous dont les personnes atteintes d’un handicap quel qu’il soit. C’est de notre responsabilité que de tout mettre en œuvre pour leur permettre d’accéder au monde végétal, de ressentir du bien-être et de s’évader à l’écoute des histoires comme tout un chacun.

« On ne jardinerait pas seulement pour se nourrir mais avant tout pour soigner son corps et élargir son esprit. Tel est le dessein du potager… » (Pierre Lieutaghi, ethnobotaniste).

Après réflexion, c’est en s’appuyant sur des technologies modernes que notre association pourra faire découvrir, les relations millénaires qui lient les plantes aux hommes à un large public. Ces solutions ont également pour avantages d’assurer la pérennité du pôle ethnobotanique et la reconnaissance de ce patrimoine culturel immatériel. Plusieurs étapes sont prévues :

  • La première étape consistera à installer 10 bornes sonores dans le jardin-verger pour créer un parcours pédestre interactif et évolutif à destination de tous.

Ces bornes d’extérieur, parfaitement intégrées dans le paysage, permettront de diffuser des messages enregistrés, à la demande et disponibles en six langues. Ainsi, les visiteurs partiront à la découverte des trésors qui se cachent derrière chacune des plantes du jardin-verger, accompagnés d’un dispositif sonore, vivant, suscitant de l’émotion, transmettant des paroles et des ambiances. La visite se fera alors au rythme de chacun, respectant écoute, imprégnation et ressenti.

L’association compte sur la réalisation de créations sonores originales afin que le visiteur vive une expérience unique et sensible tout en apprenant et en découvrant ce qui l’entoure.

Certaines balades sonores, pour partie traduites en langue occitane permettront aux visiteurs d’entendre les expressions locales empruntées au monde végétal.

L’apport de cette technologie, loin de diviser les individus, sert ici de support à la création de liens sociaux par le partage de connaissances, d’expériences vécues, d’émotions et par la transmission du patrimoine immatériel local

  • La deuxième étape consistera à aménager une salle vidéo de 35 m² équipée d’outils multimédias, sous le hangar du jardin-verger.

Cette salle permettra de présenter des vidéos et des enregistrements de témoignages, de conférences, d’archives, de savoir-faire artisanaux. Une courte animation en préambule de la visite proposera au visiteur une immersion progressive dans l’approche ethnobotanique du jardin-verger.

La découverte d’un territoire ou d’un site est d’autant plus marquant qu’elle s’accompagne d’histoires du quotidien racontées par ses autochtones. L’essence même du collectage et de la transmission.

La démonstration du savoir-faire artisanal du pressage de pommes qui met en valeur les produits issus du verger, est un exemple concret, parmi beaucoup d’autres, qui sera présenté.

Pour l’association, ces outils numériques bien employés ne déshumanisent pas les rapports humains. Ils sont complémentaires et permettent de créer du lien intergénérationnel et de partager. Ils ne sont pas intemporels et peuvent être mis à jour. Quant aux bandes sonores et vidéos, elles sont incontestablement des archives pour longtemps.

L’installation de supports multimédias qui permettent la transmission et l’utilisation interactive de l’information va nous donner les moyens de toucher un public beaucoup plus large que celui que nous avons accueilli jusqu’à présent.

Ainsi, le jardin-verger sera un carrefour de rencontres et de partages pour tout le monde sans exception. La relation des plantes et des hommes et les histoires qui en découlent seront désormais accessibles à toute personne. Ces histoires d’une grande valeur patrimoniale sont parvenues jusqu’à nous, à nous de faire en sorte qu’elles existent pour les générations à venir.

Le Conservatoire des Légumes Anciens du Béarn a collecté déjà un grand nombre d’ouvrages et de notes à consonance ethnobotanique. C’est d’ailleurs à partir de ces éléments que les visites guidées et les conférences actuelles sont réalisées.

Notre association compte dans ses rangs, un collectif de passionnés qui l’aide à enrichir ce patrimoine. Parmi eux, Jacques, est non-voyant et écrivain ; d’autres sont conteurs, historiens, érudits… des ressources humaines, parmi beaucoup d’autres, dévouées à l’association depuis le début. Et, aussi, l’aide scientifique de l’université Paul Sabatier de Toulouse par le biais du jardin du Muséum, d’anciens arboriculteurs, pharmaciens devenus conférenciers…

Elle bénéficie aussi de l’aide de ses adhérents. Ces derniers seront invités à s’impliquer d’une manière ou d’une autre dans cette belle aventure entre les plantes et les hommes qui se poursuit en ce XXIème siècle…

Nos partenaires actuels (l’ARIMOC, le Domaine des Roses et l’ADAPEI) seront associés à la démarche. Leurs conseils et suggestions en matière d’installation multimédias à destination des personnes atteintes d’un handicap seront précieux.

L’association fera appel à Patrick Girard, réalisateur audiovisuel professionnel pour Pyrène Production, basée à Lasseube. Deux rencontres ont déjà eu lieu avec lui pour vérifier la faisabilité du projet. Après confirmation, il reconnait que ces installations seront une plus-value qui apportera d’autres évolutions dans le temps. Il connaît bien le jardin et sera d’une grande aide pour la sélection et l’achat des bornes et leurs installations dans le jardin en fonction des parcours envisagés.

Enfin, le président de l’association ainsi que la directrice assureront le suivi du projet de sa conception à sa mise en œuvre.

La mise en œuvre de ce projet audacieux et humain sera le fruit d’un travail collectif qui pourra débuter très rapidement et être mis en œuvre en 2021.

Notre jardin-verger est un îlot tourné vers l’avenir qui doit permettre à chacun d’entre nous de renouer les liens avec la terre. Notre devoir est de militer avec enthousiasme, dignité, modernité et bon sens pour protéger la diversité et lutter contre l’uniformité y compris culturelle.

Merci d’avoir pris le temps de tout lire, en espérant avoir éveillé votre curiosité, et susciter de l’intérêt pour notre projet et, qui sait, des vocations… Nous vous invitons à voter pour notre projet et à le partager pour qu’il soit sélectionné et voit le jour.